Etienne Faure n'est pas un inconnu dans le cinéma Underground français, il avait déjà réalisé trois films auparavant "Désordres" en 2013 avec Isaac de Bankolé et Sonia Roland, Des Illusions en 2009 avec Aurélien Wilk, Aurélien Wilk que l'on retrouve dans l'hypnotisant "In Extrémis" d'Etienne Faure en 2000 avec Cri-Cri d'amour "Sébastien Roch" dans un film chaud comme de la braise.
Mais hélas, le cinéma français étant plus que frileux, ce type de réalisateur ne tourne malheurement que peu de films, qui se rapproche plus des photographies (que de ces films) de Larry Clark. Je dirais même le milieu homosexuel, qui pourrait comparer ce film qu'il pourrait considérer trop Arty, et avoir une vision trop proche de Morrissey, Wharol ou autres.
Mais honnêtement, cela fait du bien de voir un cinéma qui explore, d'autres territoires, que les amours soulagés mais vide de sens, que propose souvent le cinéma de genre français, les meilleurs films de ce genre, sont souvent produit dans le nord de l'Europe (Suède, Norvège, ou Danemark) qui nous montre des films qui raconte notre monde, et pas Alice au pays des merveilles.
L'histoire de "Bizarre" est celle d'un jeune homme âgé de 17 ans (âge réel de l'acteur au moment du tournage) et au passé trouble. Maurice (Pierre Prieur) a quitté la France mais erre à New Yorek sans toit sur la tête et trouve enfin un refuge quand Betty, une lesbienne, le rencontre dans le métro et l'accueille au sein de Bizarre, son bar branché du quartier de Buschwick à Brooklyn. Il devient vite la coqueluche des lieux (et pour cause). Son lit est un jour investi par son collègue, Luka, qui a oublié les clefs de son appartement. Celui-ci est amoureux de Maurice, qui flirte de son côté avec Charlie, un boxeur pourtant hétérosexuel (enfin presque). Mais Charlie est plutôt volage et Maurice en souffre beaucoup. Survient un homme mystérieux, qui semble connaître le passé de Maurice .......
Passé que finalement on ne connaîtra pas, Maurice sachant garder ses secrets bien enfouis
.
"Bizarre" est le nom d'un club Underground à Brooklyn, un refuge pour les paumés, ou l'on voit des strip-teases burlesques et numéros dérangeants. On peut voir ce type de cabaret, dans beaucoup de films américains notamment dans les années 70 (libération sexuelle) comme dans "L'arnaque" de Georges Roy Hill, pour faire attendre le spectateur, des numéros bizarres et très Arty, mais point n'en faut. Ou plus proche de nous, le jolie film de Matthieu Almaric "Tournée".Dans "Bizarre" les artistes s'effeuillent qu'ils soient nains ou handicapés au plus grand plaisir des spectateurs dans la salle autour d'une bière.
Dès le début du film, le réalisateur plante le décor de son film, ou on entend son acteur s'adresser au spectateur, nous disant qu'à la demande du réalisateur il allait parler anglais. Première bonne idée, car le garçon parle bien anglais (ce qui lui ouvre des voies, car les acteurs français parlant anglais sont assez rares, et surtout bon), avec un accent frenchy très charmant.
A la première vision du film, il me faisait penser à un documentaire que j'avais vu il y a bien longtemps "A la recherche de Tadzio" à travers le Paris que l'on connaît plus. Et quelle a été ma surprise de voir, que c'était Etienne Faure qui avait réalisé ce petit bijou en 1988. Comme quoi un chat fait toujours un chat. On retrouve dans ce film l'univers baroque et bizarre de son film le plus connu In extrémis, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Puis on parcoure les rues de Brooklyn à travers le parcours de Maurice, sans s'atteler aux habitudes des réalisateurs fainéant, filmant Manhatan, et allant rarement dans les quartiers populaires, comme on pouvait le voir dans le meilleur du cinéma américain dans les années 70.
J'aime bien ce type de cinéma qui explore ces personnages, qui sont plus important que les visions d'un réalisateur, ce qui est le cas du cinéma de Etienne Faure, "Bizarre" est une sorte de continuité de "In Extrémis" explorant des personnages ayant des difficultés à s'intégrer, mais faisant des rencontres qui vont avoir une importance dans la suite de son histoire.
Que pensez des acteurs, beaucoup de bien, ces drôles de personnages amateurs qui fréquentent le club "Bizarre" qui donne une ambiance étrange à toute l'oeuvre.
Les deux gouines Kim (Raquel Nave) et Rebekah Underhill (Betty) qui vont héberger le jeune Maurice, mais également le laver dans une scène de douche attrayante.
Bien aimé le personnage soi-disant hétéro de Charly (Charlie Himmelstein) qui tombe sous le charme de Maurice au grand désarroi de Lukas (Adrian James) qui est amoureux de lui. Que dire aussi du joli personnage androgyne de Lukas (qui lui ressemble beaucoup au personnage de Tadzio cité plus haut), très convaincant dans son rôle difficile, qui semble pas savoir vers qui se tourner. Un peu aussi bien sûr de Mort à Venise à travers Tadzio.
La grande révélation du film est le héros (Maurice) par un jeune acteur inconnu (Pierre Prieur) âgé de 19 ans aujourd'hui et qui avait au moment du tournage l'âge du héros. Le garçon avant de parler de son jeu, est beau comme un poupon sur un corps de Dieu Grec, qui ne ferait pas tâche dans le calendrier du Stade Français, de Pirelli ou dans ceux des Sapeurs Pompiers de Paris.
Mais le garçon outre sa beauté est également un très bon acteur, qui n'a pas peur de se mettre à nu (dans tous les sens du terme), faisant de sa quête d'amour un grand moment de liberté. Aucune scène où il est présent (pratiquement toutes) semble fausse, il joue son personnage avec une justesse désarmante pour ses premiers pas, qui n'est pas sans me rappeler ceux de Manuel Blanc ou de Johan Libereau dans le même registre avec autant de présence et de talent.
Je me fous totalement des critiques négatives ou peu enthousiastes de certains critiques de journaux ou d'amis, qui je suis persuadé, non même pas vu le film, et on donner un avis qui par principe en démolissant systématiquement les films qui peuvent pas avoir leur couverture de magazine, c'est comme cela, et je déteste cela. Moi j'ai adoré, et je m'en fous des pudibonderies ici ou là, et je le conseille à ceux qui me suivent sur mon pauvre petit blog.
Comme tous les acteurs du film, on a envie de l'aimer. Maintenant j'espère qu'on reverra ce garçon dans d'autres projets de bons cinéastes, car il est évident que le garçon à une jolie personnalité et une classe folle. Je crois, mais je n'en suis pas sur mais je crois qu'il effectue aussi une carrière de mannequin en parallèle (ce qui me surprend pas vu sa prestance).
Pourquoi je pense que ce garçon a un truc en plus, regardez le bonus que j'ai mis ci-dessous, dans une interview irréaliste dans notre monde puritain, l'interviewer atypiques Cyril Eldin, des politiques français, a poser directement ses questions décalées au jeune Pierre Prieur dans un club underground échangiste, je pense à Berlin pendant le Festival, avec le jeune acteur complètement nu, entouré des habitués du club, et qui semble prendre un certain plaisir de sa présence. Complètement fou, qui va bien dans la suite du film, et donc pour sa promotion.
Le garçon est un personnage lunaire asexués fantasme du réalisateur qui film ses meilleures parties de dos, mais également du spectateur qui tombe sous le charme de cet adolescent sortie de nulle part à notre grand regret, qu'il n'est pas montré sa bouille bien plus tôt. Tout en espérant le revoir vite, pour couvrir et découvrir son talent et sa beauté physique et plastique.
Pour les amateurs de bons films Undergrouns, Arty mais pas trop.
Le film malgré et surtout grâce à sa sensualité reste très soft, on est pas chez Gaspard Noé ou Larry Clark.
Le Club "Bizarre" a été créé par Jean Stéphane Sauvaire également co-producteur du film qui avait été assistant sur les nuits fauves de Cyril Collard ou Love Me de Laetitia Masson.
Hélas à sa sortie, le film n'a trouve à sa sortie que 3 salles sur Paris, donc dans un circuit restreint malgré sa sélection au Festival de Berlin. Mais on peu le revoir et l'apprécier sur Daily Motion pour 2.99 €uros seulement. ( www.dailymotion.com/.../x2bx1lv),
Note : 15.70
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Etienne Faure
Scénario : Etienne Faure et Ray de Léon
Photographie : Pavle Savic
Montage : Etienne Faure
Production : Alexis VB
Co-Producteur : Ray de Leon, Seayoon Jeong et Jean Stéphane Sauvaire
DISTRIBUTION
Pierre Prieur : Maurice
Adrian James : Lukas
Raquel Nave : Kim
Rebekah Underhill : Betty
Luc Bierne : L'Homme
Charlie Himmelstein : Charly
Rita Azar
Michael Glover
Rumi Missabru
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