Avec Edward Zwick (Le Dernier Samourai ou Glory) on est sur d'avoir un cinéma de qualité, ou le réalisateur s'intéresse de près au personnage se cachant derrière l'acteur.
Ici et ce que n'a pas su faire Stephen Frears avec Lance Armstrong, il laisse vraiment de côté la partie d'échecs, nous évitant ces longues attentes et des explications ennuyeuse pour s'intéresser au personnage principale "la folie" de cet homme projeté au devant de l'actualité pendant la guerre froide, et se croyant investi d'une mission divine.
Car oui Bobby Fisher était fou (paranoïaque, schizophrène, il voyait le mal partout, et le réalisateur nous emmène bien dans ce cerveau dont on ne comprend pas ces motivations, et on a pas de coup d'avance par rapport à sa logique. Il nous met échec et mat à tous les coups.
Ce talent de folie, très bien servi par Tobey Maguire (également producteur du film) qui donne une dimension de tristesse et de dépendance à son personnage.
Je suis pas fan d'échecs, mais je rappelle de cette histoire, que j'entendais à la radio aux informations, en suivant ce match d'anthologie, mais je ne savais pas que derrière ce match, il avait une telle histoire, pendant ce tournoi, avec des relances d'espionnage (volontaire ou non) de la part des deux camps. Et on peu s'apercevoir que le peuple américain peut faire devenir une idole un pauvre bougre, à partir du moment qu'il entre dans le cercle de famille à travers la télévision (la même histoire qu'Armstrong) et peut aussi vite l'oublier quand celui-ci se retire de la vie public (moment très bien vu, à partir des images d'archives à la fin du film) ou l'on voit Fisher finir comme SDF, et demander l'asile politique en Islande après avoir osé affronter en match amical de nouveau Spassky en 1992;
Il a eu aussi un comportement anti-sémite après les attentats de 2001, ce qui lui valu les déboires que l'on sait.
C'est cette vérité que le film montre bien, tout au long, car on montrant cette jeunesse tourmenté remplis d'échecs , il deviendra un paria de la société américaine pour certains, et un héros à vie pour les autres pour avoir battu l'hégémonie russe sur les échecs.
Je retiendrai également les très bons seconds rôles que sont Liev Schreiber (Spassky), Lily Rabe (sa femme) et Peter Sarsgaard (son mentor et conseiller spirituel) et Michael Stuhlbarg (son agent qui en a vraiment souffert).
Un très bon film, qui raconte une histoire de ce siècle à travers des pions noirs et blancs
Note : 16.60
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Edward Zwick
Scénario : Steven Knight, Stephen J.Rivele et Christopher Wilkinson
Direction Artistique : Lisa Clark
Décors : Isabelle Guay
Costumes : Renée April
Photographie : Bradford Young
Son : Louis Marion
Montage : Steven Rosenblum
Musique : James Newton Howard
Production : Gael Katz et Tobey Maguire
DISTRIBUTION
- Tobey Maguire (VF : Damien Witecka) : Bobby Fischer
- Liev Schreiber (VF : Thierry Hancisse) : Boris Spassky
- Lily Rabe (VF : Margot Faure) : Joan Fischer
- Peter Sarsgaard (VF : Xavier Fagnon) : le père Bill Lombardy
- Robin Weigert (VF : Josiane Pinson) : Regina Fisher
- Michael Stuhlbarg (VF : Gérard Darier) : Paul Marshall
- Brett Watson (VF : Renaud Marx) : Lothar Schmid
- Evelyne Brochu (VF : Diane Dassigny) : Donna
- Andreas Apergis : oncle Paul
- Conrad Pla (en) : Carmine Nigro
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