Pages

mardi 1 septembre 2015

DES ANECDOTES DE CASABLANCA DE MICHAEL CURTIZ

Casablanca a beau être devenu avec le temps un classique du septième art, il fut une époque où Casablanca n'aurait même pas dû être un film. Son scénario original provient en effet d'une pièce de théâtre inachevée nommée Everybody comes to Rick's. Écrite en 1940 par les dramaturges Murray Burnett et Joan Alison, elle était résolument anti-nazie et pro-Résistance française mais ne trouva jamais preneur à Broadway. Elle tomba cependant sous l'oeil de la Warner qui déboursa vingt mille dollars pour la racheter en vue d'une adaptation sur grand écran, une somme énorme à l'époque surtout pour deux auteurs méconnus. De nombreux éléments étaient déjà présents dans cette version d'origine, y compris la présence de la chanson As Time Goes By. Après son rachat par la Warner, le projet fut renommé Casablanca, notamment à cause du succès de 1938 d'Algiers (Casbah en français), remake américain du Pépé le Moko de Julien Duvivier.

Résultat de recherche d'images pour "CASABLANCA MICHAEL CURTIZ"

Produit en temps de guerre pour remonter le moral des populations, Casablanca fut un des symboles de la lutte culturelle contre l'ennemi nazi à Hollywood. La plupart des acteurs incarnant des nazis dans le film étaient d'ailleurs issus de familles européennes ayant fui la barbarie nazie ou avait dû eux-même fuir l'Allemagne comme Conrad Veidt, marié à une juive, qui interprète dans le film le major Heinrich Strasser. Initialement prévu pour être diffusé en salles à l'été 1943, l'avant-première du film fut finalement avancée au 26 novembre 1942. une date symbolique puisqu'elle coïncida avec l'Opération Torch, menée en novembre 1942 et qui permit aux Alliés de reconquérir une partie de l'Afrique du Nord à l'époque française des mains du IIIe Reich et de ses alliés vichystes. Dernier bastion de la résistance des sous-marins allemands, Casablanca tombe définitivement aux mains des Alliés le 16 novembre, soit dix jours avant l'avant-première du film.

Résultat de recherche d'images pour "CASABLANCA MICHAEL CURTIZ"

Cinéaste parmi ceux ayant connu le plus de succès dans les années 30/40, Michael Curtiz connaissait l'un de ses sommets avec Casablanca, qui lui offrit l'Oscar du meilleur réalisateur pour sa cinquième nomination, l'une des trois statuettes que remporta le film. Et pourtant, Michael Curtiz n'était que le second choix de la Warner et fut avant choisi pour son amitié avec le producteur Hal B. Wallis. Casablanca fut en effet proposé dans un premier temps à William Wyler, qui venait de remporter l'Oscar du meilleur réalisateur avec Madame Miniver. Mais lorsque la production découvrit que Wyler était indisponible pour le film, Wallis se tourna vers son ami Michael Curtiz, qui le remplaça au pied levé, avec le succès que l'on connaît.
Résultat de recherche d'images pour "CASABLANCA MICHAEL CURTIZ"


Superstar du cinéma hollywoodien dans les années 30 propulsée grâce à son rôle dans le Scarface de Howard HawksGeorge Raft est l'un des acteurs les plus demandés du circuit au début de la décennie suivante. Tellement demandé que Jack Warner veut lui confier le rôle et envoie un mémo au producteur Hal Wallis pour lui soumettre l'idée. Mais ce dernier n'a qu'un seul nom en tête : il veut Humphrey Bogart et personne d'autre et impose l'acteur dans le rôle-titre. Casablanca est le film qui établira définitivement Bogart comme l'un des plus grands acteurs de sa génération, une réputation qu'il doit en partie enGeorge Raft.
Par un jeu de coïncidences troublantes, Casablanca est le troisième rôle que Bogart "chipe" à George Raft en l'espace de quelques mois à peine. Les deux précédents : Sam Spade dans Le faucon maltais de John Huston, et Roy Earle dans La grande évasion de Raoul Walsh. Deux rôle iconiques qui associés à celui de Rick Blaine, propulseront Bogart dans la légende... et marqueront le déclin de la carrière de George Raft, qui tentera désespérément d'avoir sonCasablanca à lui avec Intrigues en Orient en 1943. Le film connut un petit succès en salles, mais absolument rien de comparable avec Casablanca...
Et dire qu'en 1940, Raft et Bogart partageaient l'affiche d'Une femme dangereuse de Walsh (comme le montre la photo ci-contre), et qu'à l'époque, le premier en était la star et le second simple second rôle...

Résultat de recherche d'images pour "CASABLANCA MICHAEL CURTIZ"

Rick Blaine et Ilsa Lund font assurément partie des plus beaux couples de l'histoire du cinéma, comme en témoigne leur langoureux baiser accompagnant la scène célèbre du "We'll always have Paris". Pour autant, les relations entre Humphrey Bogart et Ingrid Bergman étaient loin d'être aussi chaleureuses sur le plateau de tournage. D'un naturel très renfermé et taiseux, en plus de devoir subir les soupçons d'infidélité dont l'accusait sa troisième épouse Mayo Methot, Bogart n'adressa que très peu la parole à sa partenaire sur le tournage, et souvent pour se plaindre ensemble des conditions de tournage. Bergman déclarera au sujet de illustre amour de cinéma : "Je l'ai embrassé, mais je l'ai à peine connu". Étonnant vu l'alchimie évidente entre les deux acteurs à l'écran.
Qui plus est, Ingrid Bergman était en réalité plus grande de deux centimètres que Bogart (1,75m contre 1,73m). Ce faisant, ce dernier devait donc porter en certaines occasions des chaussures à semelle compensée pour apparaître plus grand que sa partenaire.

Casablanca a laissé de très nombreuses répliques à la postérité, au point que six d'entre elles ont été classées parmi les cent plus belles de l'histoire du cinéma par le prestigieux classement de l'American Film Institute, faisant du film le plus cité de tous dans ce top 100. Et pourtant, l'une d'entre elles, peut-être la plus connue, est en réalité tronquée par rapport à ce qui est réellement dit dans le film. Ni Bogart, ni même Ingrid Bergman ne prononce la phrase "Play it again, Sam" au pianiste. Lorsque Ilsa demande au pianiste de lui jouer As Time Goes By, elle lui demande en réalité : "Play it once, Sam, for old times' sake". Quant à Rick, on peut l'entendre une fois asséner un simple "Play it !". La phrase est pourtant parodiée en l'état dans Une nuit à Casablanca des Marx Brothers et a même donné son titre à un film de Herbert Ross avec Woody AllenPlay it again Sam (Tombe les filles et tais-toi).

Produit en temps de guerre pour remonter le moral des populations, Casablanca fut un des symboles de la lutte culturelle contre l'ennemi nazi à Hollywood. La plupart des acteurs incarnant des nazis dans le film étaient d'ailleurs issus de familles européennes ayant fui la barbarie nazie ou avait dû eux-même fuir l'Allemagne comme Conrad Veidt, marié à une juive, qui interprète dans le film le major Heinrich Strasser. Initialement prévu pour être diffusé en salles à l'été 1943, l'avant-première du film fut finalement avancée au 26 novembre 1942. une date symbolique puisqu'elle coïncida avec l'Opération Torch, menée en novembre 1942 et qui permit aux Alliés de reconquérir une partie de l'Afrique du Nord à l'époque française des mains du IIIe Reich et de ses alliés vichystes. Dernier bastion de la résistance des sous-marins allemands, Casablanca tombe définitivement aux mains des Alliés le 16 novembre, soit dix jours avant l'avant-première du film.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire