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vendredi 12 septembre 2014

CHRONIQUE AU JOUR LE JOUR FESTIVAL AMERICAIN DE DEAUVILLE 2014 : JOUR 7 JEUDI 11/09/2014

Il y a le ciel, le soleil et la mer (comme chantait François Deguelt),voilà au moins une chose que l'on retiendra de ce festival, tellement on a eu de la chance par rapport au mois d'août pourri qu'on a eu dans la région.

Comment le festival expliquera tous les événements extra-festival qui se sont ou vont se passés pendant ce festival.

L'absence physique d'une partie du Jury, Emmanuelle Béart, qui a retrouvé un contrat dans sa valise avant le départ pour faire un tournage en Inde, où alors pour ce faire opérer des yeux. Celle de Pierre Lescure qui dès Dimanche soir à disparu des radars Deauvillais ,pour un membre du jury il aura vu que 4 films, au mieux dans des conditions optimales.

L'absence charnelle du Jury,qui jour après jour disparaît ou préparant leur prochain film, il devrait bon pour être aussi concentré et ne pas s'occuper des badauds. Seul Claude Lelouch va voir tous les films comme si il était dans sa salle de projection des Films 13.

L'absence notable de tapis rouge,hier seul Axelle Lafont et Lambert Wilson on fait le voyage du bout du monde,parce que nos acteurs doivent être tous en tournage, loin très loin.

La banalité des films en Avants-Première (décidément un mauvais cru), reste au moins les films en compétition dont certains nous font pétiller de bonheur. Une constante dans beaucoup de films américains présentés c'est le fait qu'ils se passent pour beaucoup à l'étranger , comme si la pieuvre américaine avait tissé sa toile dans le monde entier. En France, en Allemagne, au Soudan, en Iran, en Islande, dans les eaux des Iles Mariannes et encore hier en Inde et en Russie et Serbie, très international ce festival.

Et puis aujourd'hui Fort Chabrol pour la venue de Abel Ferrara, non bien sur mais celui de Mick Jagger qui va nous pourrir la vie toute la journée ,nous empêchant d'avoir accès à plusieurs lieux du festival comme une organisation du G8. Dans la nuit des barrières anti-émeutes ont été placés et certainement des centaines de CRS mise à disposition, on voit maintenant ou est passé le budget de ce festival.

En conclusion de tout cela,une pétition circule dans Deauville,pour se plaindre d'une partie de ce que je parle ici.

Mais heureusement,il y a le cinéma,heureusement.

Comment perdre un spectateur (en l'occurrence moi), pendant un festival, que Mike Cahill réalisateur de I Origins viennent présenter un film à Deauville. Déjà il y a 3 ans, il nous avait présenté Another Earth,qui m'avait autant intéressé que passer une soirée devant un magasine scientifique de la Nasa ou d'un Ophtalmo. Ce réalisateur ancien documentariste de National Géographique (donc réalisateur à 50% du film de Besson "Lucy" et un adepte du pourquoi faire simple quand on fait peut faire compliqué.

I Origins donc de Mike Cahill avec Michael Pitt, Astrid Berges-Frisbey et Britt Marling raconte l'histoire d'un docteur en biologie moléculaire Ian Gray qui mène des recherche sur l'oeil humain quand sa rencontre avec une mystérieuse jeune femme va brouiller les frontières entre son travail et sa vie personnelle. Quelques années plus tard, la découverte scientifique révolutionnaire que lui et son collègue Karen sont sur le point de faire marque le début d'un voyage extraordinaire amenant à relier entre eux des individus totalement étrangers, et à prouver que la science et les sentiments ne peuvent constituer deux univers séparés.

Dès les premières images pourtant, ou le héros scientifique entrent dans le fond de nos yeux est assez impressionnant de technique,de plus on a le droit pour la 1ère fois en France au son Dolby Atmos en 64.1 contre 5.1 habituellement. Mais après c'est une longue litanie de propos scientifique et propos cosmique . De faire que l'oeil est le 1er point d'entrer d'une photo est bienvenu. Les acteurs s'en sortent bien, mais ça façon d'expliquer les choses m'a fait perdre pied, certainement un bon film pour des plus intelligents que moi, mais moi j'ai perdu mon subconscient.

Dans la deuxième partie du film,on part dans un autre registre après un incident survenu à sa femme,où on parle de réincarnation dans un pays très préoccupé (l'Inde) par le sujet de l'oeil. Donc tout me plaire, la complexité scientifique ancrée au spirituel.

Je crois que je vais avoir à l'oeil ce réalisateur,pour pas me faire avoir une 3ème fois.

Note : 12.40


The November Man de Roger Donaldson avec Pierce Brosnan et Olga Kurylenko,Luke Bracey et Elis Taylor n'est plus ni moins qu'un James Bond 008, travaillant ici pour la Cia et non pour le MI6, mais la différence n'est pas flagrante, sauf que Pierce Brosnan se rapproche de plus en plus d'un épisode d'Expandables.

 L''agent Devereaux, nom de code Novembre est amené à sortir de sa retraite à Lausanne. L'espion américain Hanley l'a en effet averti d'une menace pèse sur la section R des services de renseignements américains, un département du contre-espionnage créé par Kennedy après le fiasco de la baie des cochons et auquel appartient notre héros.

The November Man qu'on a vu en Septembre, ah le calendrier des sorties, n'a que l'intérêt que de passer un moment (même pas bon) devant un film d'action vu et convenu, dont aucune surprise dans les scénarios, on le verra très vite sur W9 ou D8 dans 3 ans.

Note : 8.40

Le cinéma c'est comme une boite de chocolat, si le réalisateur abuse des effets , on peut être vite dégoûté , surtout si tous les chocolats (effets) ont le même goût. Si on dose bien notre gourmandise par contre, et que le réalisateur propose des différents goûts , et bien on peut en redemander. C'est le cas du 2ème film de Damien Chazelle ((Guy and Madeline on a Parks Bench) en 2009 "Wiplash" avec Miles Teller, J.K Simmons, Mélissa Benoit, Paul Reiser, Austin Stowell et Jayson Blair, à ébloui le festival et offert à l'équipe la 1ère standing ovation (très méritée) du festival, et des applaudissement nourris à la fin de la séance, les choses enfin se précise.

Whiplash (qui est une composition de musique) raconte l'histoire de Andrew (19 ans) qui rêve de devenir l'un des meilleurs batteurs de Jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s'entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d'intégrer le fleuron des orchestres, celui que dirige Terence Fletcher, un professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance sous sa direction à la recherche de l'excellence et de la perfection, quel qu'en puisse être le prix.

Whiplash est d'un format classique avec l'apprentissage d'un art (Fame, Black Swan), mais ce qu'il y a en plus, c'est son énergie,que ce soit du côté du héros (batteur émérite) ou du professeur personnage exigeant et qui ne fait rien pour être sympathique.

Ces saillies verbales et même physique (des chaises ou des instruments vont voler),pourraient en faire reculer plus d'un. Fletcher voit en Andrew , ce qu'il cherche depuis toujours son Charlie Parker (Bird). Le combat est féroce de la part de ce professeur,pour obtenir ce qu'il veut (beaucoup par égoïsme) , afin d'allez au delà de l'absolu ce qu'il appelle son "Tempo".

Son obsession pour la perfection déroute ses élèves, quelques soient leurs forces mentales, et les prend de haut, voir les faire virer de son cours, pour un rien dans la construction de son ensemble. Comme ce pauvre gros,qui va se faire insulter en pensant plus au McDo qu'à la musique (oui sans concession).

On est très loin (très loin) d'un professeur Keating. J'aime bien la façon de filmer de Chazelle,avec ses longues perspectives (couloirs, salle de classe,ville de New York), comme si on était dans un prisme, ou d'un seul coup d'oeil on peut admirer l'ensemble, de plus avec une photographie très Jazz,enfumé et coloriée. Le grand point fort du film(de mon avis) c'est la façon de filmer les instruments (comme dans une cuisine qui fait mijoter ses plats),ou on voient ceux-ci suinté, transpirer , souffler, plus les doigts des musiciens collés à leurs instruments, des plans serrés précis qui donnent une force au récit.

Dans ce film, on a le droit à aucun temps mort,même avec sa relation avec sa petite amie ou avec son père. Bien sûr, c'est le tête à tête entre l'élève et le maître qui est le point d'orgue du film, pour arriver à ses 10 minutes de batteries solos, qui restent encore dans ma tête. Et j'ai même un moment fermer les yeux quand les 2 protagonistes se retrouvent dans une boite de Jazz (cher à Jonasz) pour écouter les musiciens. Il est vrai si un film parle de Jazz ou de blues, je me sens comme dans un poisson dans l'eau, plus que les histoires d'oeil.

Ici pas de politique, pas de point vue poisseux , métaphysique, tout simplement la vie et le plaisir d'avoir fini la boîte de chocolat et d'en reprendre un peu si l'occasion se présente.

J.K Simmons le professeur vu dans les 2 Spiderman de Sam Raimi, ou dans Juno est plus que parfait dans son rôle exigeant.

Miles Teller (Andrew) semble inconnu pour les jeunes en France , voir les questions de ce qu'il a fait avant se film , ce garçon de 27 ans (19 ans dans le film, c'est dire son côté juvénile), commence à être connu aux States, on a pu le voir dans le remake de Footloose, Projet X, The Spectacular Now, 21 and Over, et bien sûr dans le film à succès Divergente et il sera un des 4 fantastiques dans le film de Josh Trank l'année prochaine. A en croire sa prestation dans Whiplash, sa voie de gloire est toute tracée, on a eu la chance de le prendre ici à Deauville, avant qu'il est la grosse tête et qu'il finisse dans un Jury.

Un film que je conseille vivement , qui vous fera passer un moment magique et nostalgique de vos cours de musique.

Note ; 17.50

ET QUELQUES PHOTOS EN PLUS



Miles Teller and Me

Miles Teller

Damien Chazelle

Ira Sachs and Me

Pierce Brosnan

Pierce Brosnan

Olga Kurylenko

Axelle Lafont





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