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lundi 7 août 2017

AU DEBUT DU PROJET DE DUNKERQUE CHRISTOPHER NOLAN N'ENVISAGEAIT PAS DE SCENARIO

Ceux qui reprochaient à Christopher Nolan de s'enfermer dans une formule pré-établie sont bien embêtés avec son Dunkerque, puisque le film représente une sacrée prise de risque pour son metteur en scène. Et encore, au départ, ce devait être pire.
Quand on jette un oeil à la filmographie de Christopher Nolan, un pattern se dessine rapidement : une approche faussement intellectuelle de ses histoires, beaucoup de blabla, une durée excessive, une bonne couche de moralisation et généralement quelques petits éléments qui donnent l'illusion d'être face à quelque chose de complexe et très intelligent alors qu'au fond, pas tant que ça. On ne dit pas que c'est pas bien, chacun ses goûts évidemment, on dit juste que ça commence à se voir
Alors, imaginez notre surprise quand on se retrouve face à un film comme Dunkerque, qui explose tous ses codes habituels, plonge dans le viscéral, laisse tomber la complexité de façade au profit d'une vraie expérience de cinéma. On ne va pas s'en plaindre au contraire. Avec Dunkerque, Nolan a pris un risque énorme, preuve qu'il a la confiance absolue de Warner, et cela s'est avéré payant.
Au-delà de la fabrication méticuleuse que demande un tel film, Dunkerque a surtout été l'occasion pour lui de sortir de sa zone de confort, de laisser les dialogues en arrière-plan et de se concentrer essentiellement sur l'image. Et cela a forcément eu des répercussions sur l'écriture du scénario dont on dit qu'au final il ne faisait que 76 pages, ce qui est très court. Mais voilà que lors d'une interview accordée au site Heat Vision, le réalisateur a confessé qu'à un moment donné, il voulait carrément se passer de scénario :
J'étais arrivé à un point où je comprenais parfaitement ce que je voulais montrer, son histoire et son mouvement et je voulais simplement le filmer, parce que cela répond à une géographie assez simple. J'ai dit que je n'avais pas besoin de scénario parce que je voulais seulement montrer ce qui se passe. C'était presque comme si je voulais juste monter l'événement et le filmer."
On imagine évidemment qu'une telle décision avec un budget aussi conséquent et une ambition de cette ampleur a dû occasionner pas mal de crises cardiaques dans les bureaux de Warner et ils peuvent sans doute remercier Emma Nolan, sa femme et également productrice, qui l'a un peu fait revenir sur le plancher des vaches.
"Emma m'a regardé comme si j'étais fou et m'a dit que bon, ça n'allait pas vraiment marcher."
Du coup, Nolan a suivi son conseil et s'est mis à l'écriture, créant ainsi le principe des trois timelines comme autant de points de vue qui s'entremêlent. Et on peut dire qu'il a eu chaud le pépère et qu'il a bien fait d'écouter sa femme. D'ailleurs, c'est bien connu, il faut toujours écouter sa femme car, même quand elle a tort, en fait, elle a raison.





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