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samedi 21 février 2015

TIMBUKTU : MON AVIS (7 CESARS 2015)

Timbuktu d'Abderramane Sissako , le réalisateur a eu l'idée du film en Juillet 2012, quand il a vu la lapidation d'un homme et d'une femme dans le nord du Mali en 2012, et qui a incité Sissako réalisateur Mauritanien à empoigner sa caméra de nouveau après son dernier film qui datait de 8 ans "Bamako".

Timbuktu (dans la langue Touareg) fait bien sûr référence à la ville au centre du Mali "Tombouctou", ville magnifique faite de terre et de glaise prise en otages par une armée islamique. Ou cette armée a détruit Mausolée et histoire de la ville et du pays, d'ailleurs on voit en permanence cette armée sur les ruelles de la ville ou sur les toits de la musique, surveillant toutes les interdictions mises en places par la charia (interdiction de fumer, d'écouter de la musique, de porter des vêtements amples pour les hommes, ou se couvrir les pieds de chaussettes et les mains de gants pour les femmes.

Sissoko s'intéresse ici, non pas à la ville, que l'on voit des toits, ce qui donne l'impression d'un petit village rustique d'Afrique, mais à ces habitants, qui doivent les lois de ces combattants islamiques.

Et quelle histoire, fait de tout petit bout de vie, l'histoire raconte l'affrontement dans le silence entre les occupants et les octoctones.

"Au Mali, un groupe d'islamistes investissent la ville de Tombouctou et y imposent la Charia. Ils bannissent la musique, le football, les cigarettes, persécutent les femmes et improvisent des tribunaux qui rendent des sentences injustes et absurdes.
Kidane lui est un éleveur Touareg vivant dans le déser avec sa femme et sa fille. D'abord épargnée, sa famille va bientôt subir les nouvelles lois islamiques."

Le film commence comme une aude à la violence , une gazelle court à perdre haleine pour échapper aux tueurs en voitures qui la chassent et s'amusent avec elles avant de l'exécuter pour le plaisir, uniquement, cette scène que l'on retrouvera à la fin, avec une jeune fille symbole de la lutte, qui échappe à ces mêmes tueurs.

Le film de Sissoki tout en parlant de la violence aux quotidiens de cette armée Islamiste (Lapidation, exécution, tribunaux d'exception), le fait toujours sur une finesse remarquable. On ne voit pas la lapidation en entière, juste une pierre, mais en plan large des dizaines de pierre autour des deux cadavres enterrés dans la sable (qui nous rappelle la scène de Furyo) , Sissoko ne montre pas, ni n'explique, il suggère, mais on se fait vite une idée de la barbarie de cette armée, qui n'est pas sans rappelez le nazisme, ou tous les régimes dictatoriales ou des pays qui se disent libres qui pratiquent la torture.

La religion n'est pas le fondement de cette armée, on ne les voit jamais prier, et quand ils se font sortir de la mosquée alors qu'ils sont en armes, ils ne mouftent pas, car Sissoko démontre que cette armée, en dehors de leurs croisades ont une vie à côté (ils parlent beaucoup) malgré leurs désoeuvrement, pratiquant ce qu'ils interdisent aux autres et donc pas très regardant. Etonnant de les voir avec autant de téléphone portable ou cellulaire devant eux, utilisant les médias et les moyens modernes (internet) dans leurs propagandes, une scène clé du film ou on voit un jeune français essayé d'être convaincant devant la caméra pour parler du djiad, cela peut faire sourire, mais démontre que rien n'est simple même pour eux.

On obtient des images de paysage du désert magnifique et une photographie d'une qualité rare (on voit moins la ville dans son ensemble), avec des moments de lenteurs qui rappellent que dans le déser on va à son rythme.

Ici pas de chanson d'Oasis, mais de la musique interdite par cette armée, qu'on entend ici ou là par les habitants qui essaie de vivre quand même, ici pas de musique du style Amadou et Mariam, mais des chants d'espoir et de paix, qu'il espère voir un jour.

Et puis le nec plus ultra, une scène qu'on invente peut être pas, mais qui semble irréaliste, le Football étant interdit, les jeunes habitants sur l'ancien terrain de football vont engager un match de football ...... sans ballon, et là c'est un moment de rêve et de douceur, car on y croit parfaitement, tout y este, geste technique, arrêt du gardien, relance à la main, tacle et scène de joie devant un but , cette scène est un peu de la résistante latente des habitants, devant les yeux médusés des gardiens.

Certains diraient que cela manque de barbarisme et de réalisme, c'est pas le but du réalisateur, ce qui a probablement déplu aux votants de Cannes, ou à Hollywood, Les méchants ne l'étant pas assez.

Un film superbe à voir absolument.

Note : 17.00

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Abderrahmane Sissako
Scénario : Abderrahmane Sissako et Kessen Tall
Photographie : Sofian El Fani
Montage : Nadia Ben Rachid
Production: Sylvie Pialat, Rémy Burat et Etienne Comar
Société de Production : Les films du Worso et Arches films

DISTRIBUTION

Ibrahim Ahmed : Kidane
Toulou Kiki : Satima
Abel Jafri : Abdelkrim
Fatou Diawara : Fatou la chanteuse
HitchlYacoubi : Un djihadiste
Ketty Noel : Zabou
Pino Desperado













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